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MonSpad, la société qui électrifie votre vélo

Nous avions rencontré Emmanuel Barbanchon, co-fondateur de la société MonSpad, en février dernier à l’occasion de la 1ère édition du salon Vélo in Paris, au Parc Floral. Nous avons voulu, pour ce numéro de « City Ride », faire plus ample connaissance avec celui qui propose d’électrifier votre vélo.

Voilà dix ans, dix ans déjà que le papa d’Emmanuel Baranchon avait eu l’idée d’électrifier les vélos classiques afin de les transformer en VAE. A cette époque, où le VAE commence à faire parler de lui et à séduire quelques clients, il apparait clairement comme une manne financière. Aussi, de nombreuses entreprises n’hésitent pas à se lancer sur un marché qui n’est pourtant pas le leur, important des vélos d’Asie pour les proposer à bas coût sur le marché français. Du fait de la concurrence, si l’idée du patriarche, doté d’une formation en électromécanique séduit, elle apparait alors trop risquée. Mais, le temps a fait son œuvre ! Le marché s’est assaini. Les entreprises qui n’avaient vu que la dimension financière du VAE sans se préoccuper de la technologie qu’elles importaient, s’en sont allées. Ou alors, elles ont revu leur positionnement pour répondre aux attentes d’une clientèle plus connaisseuse et mieux informée sur les différentes technologies disponibles.

Emmanuel Barbanchon co-fondateur de la société MonSpad
Emmanuel Barbanchon, co-fondateur de l’entreprise MonSpad
Viens à vélo, repars-en Spad, c’est le slogan de lasociété MonSpad…

Au début de l’année 2018, le fameux projet d’électrification des vélos musculaires a refait surface chez Mr Barbanchon. Avec un changement majeur : il pouvait désormais bénéficier de l’aide de son fils Emmanuel âgé de 29 ans. Après six années passées chez Safran dans l’aéronautique, il souhaitait se lancer dans une autre défi professionnel. « J’ai été responsable des achats, d’abord des petites pièces de moteur puis pour l’achat de pièces très spécifiques en fonction des besoins de la R&D. Je pensais avoir un peu fait le tour de mon métier. Aussi, quand mon père à relancer l’idée de créer une société, je l’ai suivi avec enthousiasme. » Dans la répartition des tâches, c’est le père qui se charge du montage des kits électriques, Emmanuel s’occupe des relations avec les fournisseurs et de la paperasserie administrative. Mais cela ne l’empêche pas de passer du côté de l’atelier lorsque l’activité l’exige.

Il était important d’avoir une boutique physique où les clients peuvent nous rencontrer

Depuis le lancement officiel de l’activité, une trentaine de vélos sont passés dans l’atelier de la société MonSpad situé dans le XVIIe arrondissement de Paris. « Nous voulions absolument avoir une présence physique afin que les clients puissent passer nous voir, explique Emmanuel. Effectuer une simple vente de kits via internet, ça n’a jamais été notre but. Nous souhaitons avant tout apporter des conseils aux clients dans le choix de leur motorisation, l’ampérage de batterie en fonction de son utilisation, etc…» Emmanuel insiste sur un point : « lorsqu’un client arrive avec un vélo mal entretenu, atteint de corrosion, on se laisse le droit de refuser l’électrification. En effet, le vélo doit pouvoir supporter cette nouvelle contrainte. »

Du montage mais aussi de l’entretien

Pa ailleurs, père et fils informent les clients en cas d’usure des pneus, si le freinage est inefficace ou de dérailleur dysfonctionnel. « On peut réaliser des opérations de maintenance. Si un client refuse qu’on remette ses freins en état de marche, là aussi, on s’octroie le droit de refuser le montage du moteur. On ne rigole pas avec la sécurité ! » C’est ce type de conseil que les clients viennent chercher lorsqu’ils entrent dans la boutique, mais aussi le savoir-faire. « Il y a des personnes qui nous appellent après avoir découvert notre site internet. Elles nous demandent si on a un représentant dans leur région. Lorsqu’on leur dit non, elles sont déçues et renoncent souvent à « customisation » de leur vélo car elles n’ont pas les compétences, le temps ou la patience de monter le kit elles-mêmes. » Pour le montage, père et fils s’engagent à réaliser l’opération en une demi-journée maximum.

Des kits moteurs roue avant et pédalier

Au niveau des différents kits proposés chez MonSpad on trouve un moteur roue avant complété avec une batterie de 422 Wh pour une autonomie annoncée de 80 km et un moteur pédalier Bafang avec une batterie de 468 Wh pour une autonomie annoncée de 100 km. « Nous avons équipé le vélo de mon père et celui de trois de ses amis e ils sont partis sur l’itinéraire de la Loire à Vélo. Avec une batterie de 500 Wh, ils ont pu effectuer des étapes de 100 km voire même 130 km, pour la plus longue, sans recharger à midi… Une belle performance ! »

Entre 800 et 999 € pour l’électrification d’un vélo

Pour faire équiper son vélo d’un kit électrique, comptez 800 € pour le moteur dans la roue avant et 999 € pour le kit pédalier. « On propose également des batteries plus puissantes pour les clients qui parcourent beaucoup de kilomètres. On peut également paramétrer le contrôleur pour apporter plus de puissance au démarrage et limiter cette dernière une fois que le vélo est lancé. En fait, on fait de l’assistance à la carte pour répondre aux attentes des clients. »

Electrifier un Brompton : c’est possible avec MonSpad !

Lorsqu’on demande à Emmanuel qu’elle est la réalisation qui le rend le plus fier, il ne réfléchit pas bien longtemps : c’est sans nul doute, le kit spécial pour l’électrification du Brompton. « Lors du salon Vélo in Paris, nous en avions un en démo et plusieurs propriétaires de Brompton se sont montrés très intéressés. Pour la batterie, nous avons prévu une sacoche de selle et un passage des câbles dans la tige de selle. Comptez 900 euros pour ce kit spécial. » Rappelons que les systèmes visant à transformer un vélo classique en vélo électrique via des kits certifiés, sont éligibles aux primes proposées par certaines municipalités dont celle de Paris à hauteur de 33% dans la limite de 400 euros.

Dans l’atelier, avenue Gouvion Saint-Cyr, on trouve non seulement un coin atelier mais également un mini showroom qui réunit quelques vélos à vendre ainsi que des accessoires, originaux et des T-shirt. « Nous avons aussi mis des vélos électrifiés par nos soins, en vente sur le Bon Coin. Et le succès est plutôt surprenant. »