Accueil News Les contresens cyclables, une fausse bonne idée.

Les contresens cyclables, une fausse bonne idée.

Dans les grandes villes, les contresens cyclables se sont multipliés et sur le principe, cela pourrait être une bonne chose. D’autant que l’idée sécuritaire qui guide le développement de ces aménagements cyclables se défend tout à fait : créer des zones de rencontre apaisées entre cyclistes et automobilistes dans lesquelles chaque usager voit l’autre de face.

Malheureusement, dans la réalité, il en va tout autrement. Certaines villes comme Paris, Montreuil ou d’autres, ont installé des contresens cyclables dans des rues si étroites que de toutes les façons, il est impossible de se croiser ! Ajoutez à cela que de nombreux automobilistes sont plus concentrés sur leur smartphone que sur la route et parfois, cela donne lieu à de belles frayeurs ! Et que dire lorsque l’on croise un petit camion dans ces rues de 2 mètres de large maximum ? Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, dans ces rues aménagées d’un contresens cyclable malgré leur étroitesse, on aperçoit de nombreux cyclistes qui préfèrent rouler sur les trottoirs, gênant les piétons, plutôt que d’être frôlés par un automobiliste qui sait, de toute manière, qu’il est plus gros et plus fort. Le cycliste qui le croise n’a qu’à s’écarter de son chemin.

Il est dommage que les municipalités, dans le but d’augmenter rapidement et à moindre coût leurs aménagements cyclables, le fassent en dépit du bon sens. Mettre un simple panneau à l’entrée d’une rue et un vague marquage au sol ne suffit pas. Il est important que ces contresens cyclables soient aménagés dans un vrai but de sécurité en laissant de la place au cycliste et à l’automobiliste. Malheureusement, aujourd’hui, en cas d’écart, en raison d’une portière qui s’ouvre ou d’un piéton qui traverse, le cycliste n’a pas de marge de sécurité si une voiture arrive en face.

Alors oui, si les contresens cyclables sont intéressants lorsqu’ils sont proposés dans des rues suffisamment larges, certains sont vraiment dangereux. Et si on ne dénombre pas plus d’accidents c’est probablement parce que les cyclistes qui les empruntent préfèrent s’arrêter et se serrer au maximum pour laisser passer la voiture, ou rouler sur le trottoir. Il faudrait peut-être que nos élus roulent à vélo pour se rendre compte de l’absurdité de certains aménagements. Mais peut-être ne sont ils intéressés que par la croissance du kilométrage des aménagements cyclables qu’ils mettent en place.