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Greg Schutz, une vie à vélo

A l’école déjà, quand on lui demandait ce qu’il souhaitait faire de sa vie, sa réponse était claire : jobtrotter. Après de nombreuses aventures à travers le monde, à 42 ans, Greg Schutz prend le large avec son vélo… à vie !

Septembre 2018. Greg prend le départ de France, en Moselle.De là, il voguera avec son vélo vers l’espagne, le Maroc, le Brésil, la Patagonie, puis l’Alaska, les Caraïbes, l’Amérique Centrale… « Mais, le plan, c’est justement de ne pas avoir de plan. Ce serait stupide d’avoir un itinéraire précis quand tu pars à vie. » Pour cela, il s’est offert une randonneuse sur mesure. « Déjà je voulais pour ce vélo faire travailler un artisan, surtout pas de vélo de série. J’ai trouvé un artisan sur Internet, à Lyon, Daniel Guédon. C’est un passionné qui fait tous ses vélos à main, en partant de zéro, depuis 45 ans! » Les desideratas de Greg commencent par la selle : une Proust, une selle qui empêche toute pression sur le périnée, sans frottement et qui suit le mouvement des hanches. Ensuite, une alimentation USB, une bonne dynamo sans frottement non plus. Le cadre est réalisé en acier pour supporter les 40 kg de matériel, et surtout, il peut se démonter en deux au niveau des tubes supérieur et inférieur. Un moyeu à vitesses intégrés Rohloff a été choisi pour éviter tout problème de patte de dérailleur quand on transporte le vélo en bateau par exemple, mais aussi pour avoir toujours sa chaîne dans l’axe, avec ses deux plateaux, elle s’use moins vite : « Ce système est monté avec une bague qu’on peut faire sauter : une fois roulés 25000 km, on l’inverse, et on repart pour 25000 autres kilomètres. L’autonomie est donc énorme, et pas besoin de fouet à chaîne pour démonter. » Le cintre est également d’une grande importance puisqu’il peut se plier entièrement vers le cadre : « c’est un Humpert Ergotec AHS. L’angle des poignées se règle de 0 à 90° et les cornes s’ajustent sur 360°. » Côté bagages, Greg emporte avec lui un volume total de 105 litres, de quoi être équipé pour le chaud, le froid, la pluie, le désert, la montagne… mais aussi d’être indépendant d’absolument tout, hébergement, nourriture, réparations, énergie, eau…

Me déplacer à vélo, c’est être indépendant énergétiquement parlant


« A l’avant j’ai un panier sur le guidon, et deux sacoches Arkel, les T28 Classic. Elles sont zippées pour un accès rapide. J’y mets ma popote, trousse à outils, coupe-vent, etc… ce qui sert à la journée en somme. A l’arrière, c’est du Ortlieb, les nouvelles Back Roller Pro Plus : elles s’ouvrent par un système à enroulement, et sont étanches. C’est là où j’ai le matériel le plus volumineux. J’ai donc 70 litres avec ces deux sacoches, j’ai préféré ça à deux sacoches de 45 litres qui m’auraient fait prendre un rackpack, donc du poids en plus. » Sa randonneuse est équipée de trois porte-bidons, dont un pour un thermos qui lui permettra de garder au chaud thé ou autre soupe, les autres pour l’eau. « Mais je transporte aussi un bidon d’un litre à l’avant pour l’alcool. Il sert à cuisiner : je ne voulais pas être dépendant du pétrole ni d’un dérivé, ni avoir de l’entretien avec des brûleurs. J’ai trois systèmes, celui à alcool, qui me donne 15mn de feu, et un BushBuddy, ça vient d’Alaska, qui fonctionne avec du feu, avec une poignée de petits bois. Je peux l’utiliser aussi en support pour mon brûleur à alcool. Et j’ai aussi une option avec le gaz. » Passer sa vie sur un vélo est pour Greg un choix mûrement réfléchi : « je veux être indépendant énergétiquement, pas de pétrole, donc pas de van par exemple ! Quant à la marche, avec de gros bagages sur le dos à mon âge, c’était inenvisageable. Avec cette randonneuse, je suis totalement indépendant : je produis ma propre électricité grâce à un panneau solaire, je peux être coupé du monde, dans le désert, peu importe la situation, je reste indépendant, et pour l’eau, j’ai un système MSR Guardian. C’est un purificateur utilisé par l’armée américaine. Je n’utiliserai en aucun cas de produit chimique. » Mais le but ultime de ce voyage à vie, c’est « de se laisser porter par de belles aventures, de belles énergies. De découvrir ce que le monde peut m’offrir, par sa beauté, et par les rencontres. Je ne me base en aucun cas sur l’hospitalité des gens, et encore moins dans les pays pauvres. Je recherche du partage uniquement, mais aussi à faire du bénévolat par le biais notamment du site Workaway, comme par exemple aux Iles Galapagos, en m’occupant de tortues. Ou encore au Pérou, travailler avec les Rangers ou auprès des singes par le biais d’une ONG… » On lui souhaite de belles aventures !

Me déplacer à vélo, c’est être indépendant énergétiquement parlant

LE VÉLO DE GREG : Ici, point de marque. Tout est fait sur mesure et à la main par un artisan lyonnais, Daniel Guédon. Tout est stratégique pour rouler serein, avec le moins d’outils possible, et faire en moyenne 50 km quotidiens. Pour suivre Greg dans son périple : https://world6tizens.travel map.net

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